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Par-delà le Ring, succession de grands boulevards qui entourent son cœur historique, la capitale autrichienne célèbre cette année la richesse de ses quartiers, ou Grätzel. Bien plus petits que les 23 arrondissements viennois et sans démarcation officielle, ils se structurent souvent autour d’un marché ou d’une place principale.

Chacun a son identité propre et ses particularités qui lui donnent un charme unique. Certains se trouvent en dehors de la seconde ceinture de boulevards, appelée Gürtel, jamais bien loin du centre-ville… Quartier libre, par-delà le Ring et hors du cœur historique de la capitale autrichienne, à la découverte d’une Vienne cosmopolite, chic, branchée et en perpétuel mouvement !

En haut de la vague multiculturelle et bio

Séparé du centre ancien par le Donaukanal, bras du Danube qui a été canalisé, le Karmeliterviertel, situé dans le 2e arrondissement, est resté le quartier juif de Vienne, comme en témoignent des commerces de bouche et tables casher. On y croise les religieux orthodoxes comme les bobos qui font leurs emplettes au Karmelitermarkt, marché où les petits producteurs vendent des produits souvent bio.

Non loin s’étale, sur plus de 40 ha, l’Augarten : le plus ancien parc baroque de la ville abrite la plus vieille manufacture de porcelaine d’Europe, un musée qui est dédié à cette activité, le Porzellanmuseum, et deux tours en béton érigées pendant la Seconde Guerre mondiale pour la défense antiaérienne.

Un peu plus au nord, de l’autre côté du Donaukanal, s’étend Servitenviertel, dans le 9e arrondissement. Il est surnommé le « Petit Paris » car s’y trouvent le lycée français ou encore des bistrots et restaurants français, comme La Mercerie sur Berggasse. À deux pas sur cette même rue, le musée Sigmund Freud permet de visiter non seulement le cabinet du fondateur de la psychanalyse, mais aussi ses appartements, où il vécut de 1891 à 1938.

Cap à l’ouest pour explorer Yppenviertel, dans le 16e arrondissement, où de nombreux artistes ont élu domicile. Ce quartier alternatif et tendance s’articule autour de l’Yppenplatz, bordée de restaurants, et du Brunnenmarkt, le plus grand marché de rue à Vienne, avec plus de 170 étals aux références culinaires multiples : turques, syriennes, africaines, etc.

Encore plus branché et créatif, Freihausviertel (4e arrondissement), proche de Naschmarkt,le plus célèbre marché de Vienne. Galeries d’art, boutiques vintage, bars animés, restos italiens, portugais, balkaniques, japonais ou cafés typiquement viennois jalonnent la Schleifmühlgasse, axe central de ce quartier cosmopolite.

Dynamique du renouvellement : ces quartiers qui bougent pour faire mieux encore !

Voisin de Freihausviertel et du MuseumsQuartier, le Spittelberg, dans le 7e arrondissement, est dominé par le style Biedermeier et une atmosphère intimiste, avec ruelles pavées, cours et jardins où s’attabler en été, mais aussi de belles demeures baroques. Toutefois, il a connu, jadis, une autre ambiance, plus populaire, quand s’y côtoyaient ouvriers et artisans, prostituées et forains. Les bâtiments ont été rénovés, il s’est gentrifié depuis les années 2000. C’est le doyen de ces quartiers qui ont changé de visage.

Le même phénomène est survenu dans le Stuwerviertel (2e arrondissement), qui forme un triangle près du Danube. L’ex-quartier rouge, malfamé, s’est assagi. En son centre, le Vorgartenmarkt accueille, vendredi et samedi, un marché fermier bien achalandé. Le nom du district fait référence à Johann Georg Stuwer, qui organisait, dans ce secteur, des feux d’artifice à la fin du XVIIIe siècle.

Attenant au Stuwerviertel se déploie l’illustre Prater, immense parc avec moult manèges et attractions, dont la célèbre grande roue, ou Riesenrad, qui remonte à 1896. Ses cabines culminent à 65 m, offrant un sacré panorama sur les environs…

Enfin le quartier ouvrier de Meidling (12e arrondissement) héberge, depuis 1873, le Meidlinger Markt, marché traditionnel viennois mâtiné de saveurs internationales. Après une période de creux, le coin a retrouvé tout son dynamisme depuis quelques années. Il vaut le détour, par exemple à l’occasion d’une visite à Schönbrunn, puisqu’il se situe entre le centre de Vienne et ce merveilleux château.

100% urbain

Outre le renouveau de certains de ses faubourgs, Vienne connaît également une véritable transformation urbaine avec l’éclosion de secteurs totalement neufs. Par exemple Seestadt, dans le 22e arrondissement qui est baptisé Donaustadt, à l’est du centre historique, sur l’autre rive du Danube. Cette ville du futur se construit autour d’un lac et devrait attirer, d’ici à 2030, 25 000 travailleurs et habitants. Ont d’ores et déjà été bâtis l’espace événementiel Ariana et l’un des immeubles en bois les plus élevés au monde, HoHo qui culmine à 84 m.

Autre district émergent, Sonnwendviertel (10e arrondissement), qui se développe près de la gare centrale de Vienne, ou Hauptbahnhof. Une zone résidentielle agrémentée d’endroits pour sortir ou se mettre au vert, comme le parc Helmut-Zilk de 7 ha qui porte le nom d’un des maires les plus populaires de Vienne.

De l’autre côté des voies ferrées, le quartier du Belvédère présente lui aussi des réalisations contemporaines, comme les Parkapartments Belvedere, signés par la star Renzo Piano, architecte italien qui a, notamment, dessiné le centre Pompidou à Paris.

Presque en face de ces immeubles, le Musée Belvedere 21, dédié à l’art post-Seconde Guerre mondiale, est une annexe moderne du magnifique Belvédère, constitué de deux palais baroques séparés par un jardin à la française et exposant collections de peintures médiévales et artistes de la Sécession viennoise comme Schiele, Klimt ou Kokoschka.

Le Kutsch, c’est chic !

Au nord-ouest du cœur de la capitale, le Kutschkermarkt, dans le 18e arrondissement, est l’un des derniers marchés de rue de Vienne et l’épicentre d’un quartier bourgeois délimité par le Schubertpark. Le samedi, les producteurs locaux, souvent bio, viennent ajouter leurs étals aux stands permanents.

Juste au sud du centre historique, Karlsplatz marque le début du Gußhausviertel(4e arrondissement), aux édifices cossus dont certains sont occupés par des ambassades. Cette vaste place, agrémentée des jardins du Resselpark, est réputée pour plusieurs monuments. D’abord le musée de Vienne, qui a rouvert après des années de restauration et s’est agrandi.

Ensuite l’imposante église Saint-Charles, ou Karlskirche, qui remonte au début du XVIIIe siècle. Dotée d’une acoustique exceptionnelle, elle impressionne autant de l’extérieur, avec sa façade baroque faisant référence à l’Antiquité romaine, qu’à l’intérieur, par sa coupole dépassant 70 m de haut. Enfin les pavillons du métro, conçus par Otto Wagner, superbes représentations du Jugendstil, l’Art nouveau autrichien.

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